Covid-19
01 Novembre 2021
Des annulations à la pelle, des pertes qui se chiffrent à plusieurs milliards de dirhams, une déperdition d’emplois et de compétences, des trésoreries négatives depuis 20 mois… la liste des dommages déplorés par les agences de voyages spécialisées dans le réceptif (DMC & MICE) est longue. Alors que la tension est à son comble, ces derniers se sont fendus d’un mémorandum pour crier leur détresse et plaider pour la mise en place de mesures prioritaires en faveur de l’activité sinistrée, et ce avant début décembre 2021.
Les professionnels du tourisme ne savent plus à quel saint se vouer ! Cette fois-ci, c’est au tour des voyagistes et des professionnels du MICE de pousser un énième cri de détresse.
Représentés par le «Moroccan Travel Management DMC Club», une association regroupant 22 agences de voyages réceptifs DMC et Mice, ces professionnels ont choisi de s’exprimer à travers un mémorandum où il exposent, chiffres à l’appui, la situation critique que connait l’activité qui compte parmi les plus impactées par la pandémie.
Dans ce document, qui se veut aussi une lettre ouverte aux autorités concernées, les voyagistes s’alarment des annulations qui pleuvent autant que les reports de réservations. «90% de nos Tours Opérateurs étrangers et spécialistes du Mice ont purement et simplement annulé ou reporté à 2022-2023 des opérations programmées au Maroc alors que certains ont changé complétement la destination», déplore le MTM DMC.
Des annulations à la pelle, des pertes qui se chiffrent à plusieurs milliards de dirhams, une déperdition d’emplois et de compétences, des trésoreries négatives depuis 20 mois… la liste des dommages est longue. Presque aussi longue que celle des difficultés dans laquelle les professionnels pointent notamment le manque de visibilité, la perte de la confiance des partenaires, l’annulation des vols, le pass vaccinal, la fermeture des frontières et la prorogation indéfinie de l’état d’urgence sanitaire.
«D’énormes difficultés quasiment insurmontables se sont imposées à nous tant pour faire face aux différentes échéances légales et fiscales que pour les engagements pris dans le cadre de crédits demandés et ce pour espérer gérer au mieux la crise», lit-on dans le mémorandum.
Après avoir exposé la situation qualifiée d’«intenable», le mémorandum présente des pistes d’orientations «stratégiques» et des recommandations «opérationnelles» pour sauver les meubles, tout en insistant, encore une fois, sur l’urgence de l’intervention.
«Nous constatons que l’économie touristique est réellement abandonnée par les responsables et nous sommes dans l’obligation de réclamer de toute urgence de prendre les décisions qui s’imposent avant qu’il ne soit trop tard, afin d’éviter de porter préjudice à nos entreprises, nos collaborateurs et à notre image de marque à l’international sachant que nous adhérons entièrement au courrier transmis par la CNT au ministère du Tourisme», note le document.
A cet égard, les professionnels réclament, entre autres, des facilités et aides substantielles sur les années à venir pour une relance espérée à l’horizon 2022-2024. Ils appellent également les responsables à rassurer les partenaires internationaux pour éviter que la destination Maroc ne soit plus programmée dans le futur proche.
«Sans mesures prioritaires et vitales pour notre secteur et ce avant début décembre 2021, plus de 80% des DMC seraient condamnés à mettre la clé sous le paillasson avec tout ce que cela implique au niveau du tissu économique et social au nom de tous les membres du Moroccan Travel Management DMC Club», conclut l’association.
- Mounia Senhaji
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